Un peu d’histoire…
Les pelouses calcaires sont d’origine anthropique et sont apparues en Lorraine avec le début de l’élevage vers la fin du cinquième millénaire avant notre ère. Les plus grands défrichements ont eu lieu surtout au moyen-âge. Les milieux ouverts d’aujourd’hui sont les résultats de différents types d’agriculture en Lorraine. A la fin du XIXème siècle les modes de production étaient basés sur un assolement triennal : blé/avoine/jachère.
Les jachères permettaient de nourrir les troupeaux, propice à la diversification des pelouses calcaires. Malheureusement la baisse de la rentabilité de l’élevage ovin a fait disparaître la plupart des troupeaux. Les pelouses calcaires sont donc laissées à l’abandon depuis le milieu du XXème siècle.
Aujourd’hui…
Une dynamique de revalorisation de ces sites est lancée pour sauvegarder une bio diversité remarquable sur notre vallée. Dans cette optique, la Communauté de Communes du Pays Orne Moselle s’est engagée en collaboration avec la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch et la commune de Fontoy dans un vaste programme de gestion et de préservation de ses pelouses calcaires par pâturage ovin.
Le pâturage a été choisi pour de multiples raisons :
- il est tout d’abord un moyen naturel de gestion et considéré comme plus efficace que le fauchage.
- le pâturage extensif semble le plus favorable au maintien de la biodiversité voir à son amélioration.
- les ovins sont préconisés pour l’entretien de pelouses diversifiées car leur mâchoire permet une meilleure sélectivité liée à l’appétence de l’animal. Les moutons peuvent se contenter de pâture pauvre comme les pelouses calcaires de la vallée de l’Orne.
Les communes concernées ont mis à disposition du Conservatoire des Sites Lorrains les terrains, ce dernier se charge d’organiser le pâturage des moutons répondant aux impératifs écologiques et techniques et de ce fait la gestion et le suivi des pelouses calcaires de la CCPOM.
Les collectivités et leurs partenaires financiers prennent en charge les surcoûts liés au pâturage en secteur péri-urbain (débroussaillement préalable, clôtures,…) et d’accompagnent de cette agriculture qui devient ici jardinière de notre territoire.
Reste aux moutons, appartenant à un agriculteur soucieux de diversifier son activité, le travail le plus long : le pâturage.
Les résultats sont peu à peu visibles sur les différents sites pâturés (par ex : on peut constater la diminution de l’enfrichement et donc la réouverture des sites) mais le travail de restauration des sites est long car certains d’entre eux comme celui de Rosselange accueille des espèces patrimoniales uniques comme l’Euphorbe de Séguier (flore) ou le damier de la Sucisse (faune). Un travail sur le très long terme est donc nécessaire et un pâturage très encadré est indispensable afin de ne pas détériorer ces sites et de ne pas détruire les stations septentrionales d’orchidées ou autres plantes et insectes patrimoniaux.